Semences et plantes paysannes, légumes et fleurs en petite production, accueil et transmission, festivités et poésie rurale…

Le Potager d’un Curieux est un jardin grainier en Luberon, depuis 1986.
Nous y cultivons plus de 300 plantes annuelles et vivaces ; potagères, aromatiques, ornementales, officinales. On y compte également de nombreux arbustes, arbres et herbacées sauvages qui n’ont pas moins d’intérêt à nos yeux, et il y a aussi les oiseaux, les mammifères petits et gros, les insectes, les champignons et l’infinités de ceux que l’on ne voit même pas, qui s’activent sous nos pieds et rendent nos terres fertiles, que l’on oublie jamais.
La collection de graines s’est constituée au fil des années dans une succession de trouvailles, de choix, de coups de cœur, de dons.
Certaines plantes nous ont été confiées comme un héritage, parfois l’urgence d’un sauvetage.
D’autres sont issues de conservatoires, de centres de sauvegarde ex situ, elles sortent parfois de la dormance des frigos pour venir pousser dans nos terres vivantes, in situ.
Elles viennent des jardins des anciens, des labos de créateurs artistes botanistes, biologistes.
Elles viennent du monde, elles ont beaucoup voyagé et elles continuent…
Chacune de ces plantes détient des histoires qu’on aimerait bien vous raconter, un jour.
Ici, quelques mots de la vie d’un jardin grainier, où les femmes et les hommes s’emploient dans le calme à comprendre le vivant et accompagner les savoirs et les questions qui s’en échappent.

VISITER LA COLLECTION ET ACHETER DES GRAINES EN LIGNE,  CA SE PASSE ICI : http://lepotagerduncurieux.fr

Poésie d’automne, le défilé de mode végétale 

Au Potager d’un Curieux, on aime bien profiter des poésies du dehors, pulsations végétales qu’on attrape où on peut et qu’on assemble comme on peut, parce que ça fait du bien et qu’on se nourrit de ces instants qui sèchent. Cueillies à l’été, conservées pour l’automne, l’hiver.
Des histoires de saisons, quoi.. 
 
Il a suffit d’une étincelle pour embraser tout le monde:
Un bouquet de créatrices, artisanes, manipuleuses méticuleuses, cueilleuses et inventeuses, chercheuses, techniciennes, scénographes..; une troupe de modèles autodidactes, généreu.ses dans le jeu, la prestance et l’infinie beauté; une grappe de compositeurices, de mixeuses et passeuses de disques (set -textural beat- ajusté au pas du défilé, sans répète, millimétré et ultra confortable); une brigade de rêve pour cuisiner le pays et la saison; des bonnes bulles et vins du coin avec les bons copains pour se faire servir, les expertises, le matériel et les pros pour la lumière, le son, le bâchage, l’électricité…
Ô combien de bravos à tous !
 
Clématites, plumeaux de tous genres, calebasses, bambous, piments, lierre et petit houx, grappes de raisins, sauges, amarantes et autres fabuleuses fleurs fraîches et sèches, achillées, tanaisies, feuilles de laurier et monnaie du pape, saladelles, luffas et fleurs de poireaux… 
…ont été assemblées, tressées, fixées, coincées et arrangées,
pour vêtir et sublimer 13 exceptionnel.les modèles,
qui ont défilé sous les regards émerveillés d’une centaine de spectateurs,
et sur le textural beat millimétré de notre ami Scarabj
 
On a pas oublié de visiter le jardin, guidés par petit Loup, 
ni de manger local et saisonnier grâce à Jules et au collectif Transition en Pays d’Apt 
ni de boire les bons breuvages du pays : le vin d’Allois, la bière de La Serpentine tirée par le matos de chez Brasserie Viensoise
ni de danser toute la nuit sur les disques de Malvina Mathé et les filles de l’air, sur les sets éclectiques de Tetristomac et Carne Cruda.. 
 
Bref, on a fait un défilé de mode végétale, on a fait notre fashion week,
On a tous bien, bien, bien vibré alors on recommencera,
C’était immense, grandiose, on a tous été surpris,
Merci encore et infiniment…
 
On retourne au grand jardin,
On remet les choses à leurs places,
On se remémore encore
 
Et à bientôt pour de nouvelles aventures du VIVANT ! 
 
 

 

La feuille d’été du potager d’un curieux

Cette image a un attribut alt vide ; le nom du fichier est p1005129-2.jpgDrôle d’été

Bonjour,

Le site que vous visitez maintenant a connu un petit problème. Vous étiez trop nombreux à le regarder. Merci ! il faut dire que 320 000 visites en 6 mois en 2021 ce n’est pas rien… Victimes de notre succès (non économique), nous avons été contraints de reconfigurer le site, quelle affaire !

Mais tout va mieux, grâce à des amis webmasters, informaticiens, et aussi surtout à ceux de passage qui aident et apprennent dans les jardins, tous bénévoles, tous impliqués dans cette histoire, c’est reparti.

Merci à tous du fond du cœur.

Cette feuille d’été est tardive, écrite début aout.  On attendait la canicule et  une étonnante fraicheur est arrivée. Les poivrons, les aubergines sont lentes à fructifier et on s’enrobe dans une couette vers cinq heures du matin en Provence parce qu’il fait frais !

Et pourtant la planète brûle et on regarde ailleurs, vers les étoiles, les autres planètes, le ciel et le soleil, la 5geais, bref les nouveaux eldorados…

Cet été est hors du commun pour beaucoup de raisons…

 Celles qui nous concernent parlent de graines. C’est notre métier, notre raison de vivre, notre savoir-faire, notre gagne-pain, notre taf, ou bien notre job, nos bonheurs. On kife. C’est passionnant.

Le jardin est beau, on a déjà récolté beaucoup de graines sèches (celles qui ne nécessitent pas de lavage à l’eau). L’avantage du climat « normal » plutôt que caniculaire, c’est que les graines font leur cycle tranquillement sans accident de températures ou bien de brûlures, d’excès de ravageurs. Maintenant ce sont les semences humides comme tomates, cucurbitacées, poivrons, piments qui seront triées dans l’eau durant les mois d’aout et septembre.

Mais à ce jour, des graines sont à semer qui pourront enrichir vos cueillettes d’automne et d’hiver. Le climat plutôt frais pour la saison permet des semis nombreux qui pourront s’étaler jusqu’en fin septembre, début octobre.

Vous pouvez tenter de semer toutes les herbes annuelles, les laitues et la mâche, la claytone de Cuba, le persil, l’aneth, la coriandre, la roquette, cerfeuil, pissenlit. Quelques fleurs annuelles ou bisannuelles comme les soucis, la bourrache, la julienne des jardins, la monnaie du pape.

Les propriétaires de serre ou châssis pourront faire des semis de nombreuses vivaces qui passeront l’hiver en terrines, godets, etc. Des arrosages si nécessaires seront effectués durant la germination. Septembre est une période très favorable pour semer les plantes vivaces.

« Le jardin c’est un tabernacle de passion, une cathédrale pour de très beaux pêchers » Federico Garcia Lorca.

La feuille de printemps du potager d’un curieux

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Le temps des forsythias

Chaque année, malgré des grands bouleversements climatiques, nous attendons le printemps. Comme un signe de renaissance qui rapproche l’ensemble des vivants. Car les humains ne sont pas les seuls à attendre le printemps. Les mammifères, les oiseaux, les batraciens, les reptiles, les insectes, tous attendent le printemps et même les graines (!) qui pourtant ne sont pas encore vivantes …Elles attendent les conditions idéales pour germer, pour naitre. On parle de levée de dormance pour les bulbes, les bourgeons et les semences.

Faire venir le printemps, l’appeler pour sortir de l’hiver…

Le ciel nous a offert des pluies soutenues qui ont abreuvé la terre. Il nous a offert aussi une journée où le soleil est devenu une lune jaune et le paysage s’est couvert d’un film orangé étrange. C’était un vent d’Afrique, le Siroco qui nous a déposé au passage une fine couche de sable du désert qui avait sans doute envie de voyager.

C’est dans le ciel aussi que plusieurs passages de trains de satellites ont traversé les étoiles donnant une impression d’une voie lactée en mouvement, d’une immense guirlande électrique. Nous ne l’aurions jamais imaginé ! C’est l’expansion de la toile (internet) dans les étoiles…C’est troublant.

Les grands escadrons de grues ont ponctué les journées. De retour par centaines, elles chantent en volant vers le nord, faisant des orbes pour trouver les ascendances. C’est un spectacle fantastique.

Toute cette période de fin d’hiver de petits groupes de chevreuils longent le jardin pour descendre dans la plaine ou remonter vers les hauteurs. Ils empruntent un « corridor écologique », une zone transitoire entre espace agricole et couvert forestier. C’est l’occasion de confirmer la présence très très proche du loup ou des loups qui ont vraisemblablement tué une dizaine de brebis. Sa présence était soupçonnée, elle est dorénavant confirmée. Nous devrions voir d’ici peu le joli chacal doré de retour en France.

Nous avons eu un petit hiver avec des gels réguliers et aussi une période de pluies soutenues sans être excessives.

Les dernières graines de 2020 ont été triées comme les aubergines et les laitues qui attendaient patiemment.

Les premiers semis ont germé avec succès (collection de laitues, les vivaces). Ils vont se poursuivre tout le mois de mars sous serre froide en gardant en tête que la patience est aussi une vertu de jardinier…   Les réussites sont souvent accompagnées de quelques échecs qu’il faut surmonter et comprendre.

Les forsythias sont un marqueur de paysage au potager d’un curieux. Il y en une quarantaine qui arborent au printemps des panaches flamboyants couverts de fleurs jaune citron. De nombreuses floraisons s’annoncent. Les cerisiers et les pêchers, le pastel et la monnaie du pape, le muscari et la gagée, les hellébores et les euphorbes, De toutes parts les bourgeons se montrent. Le narcisse et la primevère, la violette et les pervenches annoncent l’heureux évènement !

Le printemps arrive.

Alors les oiseaux s’en mêlent et le champ de l’aube nous réveille dans un concert de musiciens ailés. Il peut comprendre une douzaine d’espèces et des dizaines d’oiseaux. C’est un réveil magique. Impossible de ne pas citer quelques-uns des musiciens du matin. Chants de merle et de rouge gorge, grive musicienne et fauvette à tête noire, mésange charbonnière et mésange bleue. Un jardin sans oiseaux c’est un peu comme une forêt sans arbre.

A quelques jours du printemps et accompagné d’un papillon citron qui virevolte au gré du vent, nous vous souhaitons un beau printemps.

Comme un pied de nez fait au printemps, ce matin 19 mars l’arrière-pays provençal s’est couvert d’un blanc manteau. Il neige sur le Luberon. Un lièvre traverse le verger tranquillement.

La feuille d’hiver du potager d’un curieux

bandeau hiver

 Choisir un jour de neige pour écrire une feuille d’hiver du potager est un heureux hasard. En effet en ce début d’année dans l’arrière-pays provençal, nous ressentons les effets vifs des vrais premiers frimas. C’est l’occasion de souhaiter à vous tous une année pleine de pousses, de germes, de bourgeons, puis de fleurs, de fruits, de la passion.

Car il faut de la passion pour exercer ce métier de jardinier grainier.

On a coutume de dire que les jardins se découvrent en hiver car ils laissent apparaitre l’ossature, la structure, le squelette de l’ouvrage. Il n’y a plus les fioritures, les abondances et le côté luxuriant du printemps, de l’été.

Là on ne voit que les murets, les allées, les arbustes à feuilles persistantes : Le paysage. L’art des jardins est renaissant. Mais il y a pleins de sortes de jardins. Le potager en est un qui finalement touche à d’autres disciplines et compétences. Jardins bouquetiers, préoliers (prairies), jardins treillers (plessis, treilles, pergolas, tuteurs plus largement l’architecture), jardins des simples, jardins maraichers… et sans oublier ces vignobles à l’infini où chaque hiver les jardiniers tailleurs vont et viennent armés de leurs sécateurs.

Y aurait-il autant de jardins que de jardiniers ?

Un jardin en hiver peut être beau car on y observe le vert franc et luisant des épinards, de la mâche, des poirées. La grisaille de l’hiver s’harmonise avec le gris velouté des feuilles de cardon, les gris bleus de celle des poireaux, ou encore du côté des simples, celui de la sauge, des Phlomis, de la santoline, de la ballote…sans oublier les choux avec leur surface cireuse et leur couleur pastel. Le laurier noble et le romarin qui commencent à fleurir, signe de renaissance végétale précoce.

Et que dire de ces piliers de lierre qui recouvrent les troncs de nos chênes pubescents ? Qu’ils hébergent une ribambelle de passereaux (moineaux, fauvettes, rouge gorges, merles, grives etc…) qui se régalent de ce fruit d’hiver et s’abritent dans les feuilles pour se protéger du froid.

En arpentant le jardin gelé et ses alentours enherbés, on pourra identifier les premières salades sauvages et commencer les cueillettes raisonnables.

En pépinière, les semis de vivaces pourront démarrer sous serre froide, ainsi que les éclatages, multiplications, divisions de celles-ci. On pourra aussi commencer les bouturages.

Le mois de janvier est l’occasion de penser son jardin de l’année. Les allées, les planches, plates-bandes et bordures, les réseaux d’eau, le coin à compost etc…Pour penser ou repenser son jardin, il n’est point besoin de trop dépenser. C’est une réflexion qui nécessite de l’inspiration. Nous espérons que le catalogue du potager d’un curieux contribuera à la réalisation de vos projets de jardin potager.

Bon semis.

La feuille d’automne du potager d’un curieux

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Une saison de cueillette de graines se termine peu à peu au potager. Il reste maintenant à trier celles qui ne l’ont pas encore été.

Le temps du conditionnement a débuté : tamponnage, ensachage, pliage et collage de chaque paquet. Un travail de fourmi que l’on aime bien partager en discutant (un peu).

Le jardin est peu à peu rangé, nettoyé, dégagé de ses structures (tuteurs, piquets, goutteurs, etc.) Des bandes maraichères ont été ensemencé en engrais vert.

La saison a amené son lot de surprises dans les jardins. Certaines agréables, d’autres moins. Comme chaque année des plantes ont eu du mal à produire des graines quand d’autres ont été généreuses.

Des « ravageurs » ont confirmé leur présence et nous ont obligé à faire preuve de génie écologique, pour trouver des solutions efficaces et respectueuses. Par exemple la production de tomates a connu une de ses pires années alors que tous les efforts avaient été consentis pour planter dans les meilleures conditions. L’araignée rouge et les maladies qu’elle véhicule ont porté un coup fatal précoce dans la « tomateraie ». Les haricots ont eu aussi des soucis de productivité et les bruches ont investi une partie de la récolte.

En revanche les portes- graines de fleurs, de laitues, d’herbes de cuisine ainsi que les poivrons et piments ont donné de bonnes graines en quantité suffisante pour les diffuser.

Au jardin, il nous reste la cueillette des aubergines qui doit être tardive pour avoir des fruits bien mûrs et sains ainsi que celle des piments dont le tri de semences nécessitera des gants…

Le catalogue en ligne est régulièrement actualisé et nous traitons les commandes dans les meilleurs délais. Des nouveautés ont été inscrites mais quelques autres seront indisponibles momentanément. L’occasion de rappeler qu’il n’y a plus de catalogue papier, vous pouvez désormais commander vos graines à l’adresse www.lepotagerduncurieux.fr

Nous avons une pensée pour les confrères et consœurs pépiniéristes qui ont vécu une année dure en raison de l’annulation d’une grande partie des évènements de plein air. Qui aurait pu imaginer qu’une épidémie aussi inquiétante se rajoute à d’autres soucis planétaires.

L’extrême douceur du climat nous fait oublier qu’il devrait y avoir un hiver ! Mais en regardant le ciel, les premiers escadrons de grues cendrées migrent vers le sud semblant nous informer du changement de saison. Les grands corbeaux ont débuté leur parade amoureuse dans le ciel quand les nombreux geais des chênes font des allers-retours avec des glands dans le bec. On dit qu’il est le semeur principal de la chênaie française. Sacré jardinier !

Nous avons choisi une évocation des baies rouges pour illustrer cette feuille d’automne un peu tardive. Nous nous retrouverons pour une lettre d’hiver début janvier.

Prenez soin de vos jardins et de leurs occupants, de vous et de vos proches.

Jean Luc Danneyrolles le 9 novembre 2020

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Juin 2018 – Rencontre avec Luberon News et présentation de la collection de laitues.